Photo A.Charles
Simar T 100 A
Machine exposée au musée romand de la machine agricole, Moulin
de Chiblins.
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La société La Précision SA, de Genève, travaillait à ses débuts, pendant la guerre de 1914-18, comme sous-traitant de Piccard et Pictet.
Vers 1918, deux industriels genevois, messieurs Faesch et De Saugy,
acquirent les licences de monsieur Von Meyenburg auprès de la
société Motorkultur AG de Bâle (qui possédait les brevets de ce
dernier). Ces licences permettaient de fabriquer des fraises
rotatives pour travailler le sol.
Messieurs Faesch et De Saugy avaient l'intention de fabriquer ces
machines agricoles dans l'usine de La Précision, alors inoccupée.
Furent ainsi fabriqués des prototypes
de tracteur agricole, à trois roues, munis d'une fraise. Ces
tracteurs étaient encombrants et propulsés par un moteur Rochet
Schneider (25 ch environ), à quatre cylindres, selon certaines
sources ou des moteurs Mégevet à quatre cylindres, selon d'autres.
Ces prototypes, trop lourds et trop chers à produire, furent
abandonnés et, après bien des difficultés, la firme Simar, qui
succéda à La Précision SA, construisit, avec succès de petits
motoculteurs.
Toutefois, l'idée d'un tracteur
à fraise, continua de faire son chemin dans l'esprit des
ingénieurs de l'usine, ainsi que dans ceux de son directeur
technique monsieur Léon Dufour et de son actionnaire principal,
monsieur René Mozer.
Cette idée fut donc reprise après la grande crise de 1929 (brevet
1, brevet
2 et brevet
3) et cela conduisit au tracteur "balance" Simar Type 100.
Le principe de fonctionnement de ce tracteur et en particulier de
son relevage, fut pensé avant la guerre de 1939-45 et donc sans
faire appel à l'hydraulique, comme dans le système Ferguson.
Le principe de fonctionnement est expliqué dans la page
internet
suivante, du site Tractopassion, à consulter.
L'usine Simar a fabriqué deux prototypes, à moteur Simar deux cylindres deux temps, refroidis par eau, de 20 ch de puissance.
Lorsque mis en fabrication, le type 100 était propulsé, pour la
majorité des exemplaires construits, par un moteur monocylindre
quatre temps, de puissance 12 ch, à soupapes latérales de 660 cm3.
Ce moteur, fabriqué par Simar, avait été dessiné par Motosacoche
mais modifié par Simar.
Une très petite série de huit machines a été manufacturée avec un
moteur diesel deux temps trois cylindres Triumph allemand (TWN), à
soupape d'échappement.
Ces petits tracteurs ont un temps intéressé un industriel américain, connaissance de monsieur René Mozer, et il avait été fait le projet de le construire dans une usine (probablement Lorraine Dietrich), en France, à Lunéville. Ce projet ne s'est pas réalisé et c'est finalement l'usine Simar qui le construisit, en petites quantités. Il y eut trois séries entre le 28 janvier 1953 et le 31 décembre 1962.
L'histoire des débuts du tracteur T 100, ne se réduit pas à ce qui
a été écrit ci-dessus:
Vers 1952-53, la Régie Nationale des Usines Renault s'est intéressée
à ce tracteur pour éventuellement le fabriquer et l'inclure à sa
gamme.
L'usine Simar a alors fourni cinq prototypes à Renault. La Régie
dépêcha un groupe de quatre dessinateurs qui, en trois mois, ont
redessiné le T 100 aux normes Renault. A la suite de cela, la Régie
a fabriqué 12 prototypes de T 100, revus par Renault (images
possibles 1 et 2).
Hélas, le moteur prévu par Renault, était celui de la quatre
chevaux. Cette mécanique avait l'inconvénient de manquer de couple
et aussi déséquilibrait le système de balance, moteur-outil. Il
avait, en outre, une consommation conséquente de carburant.
Des essais approfondis ont eu lieu sur les terrains de Renault, à
Montlhéry. Ces essais, en particulier, avaient pour but de comparer
les performances au labour du T 100 et d'un tracteur Renault de 35
ch, ce qui était déséquilibré du point de vue de la puissance. Au
cours de ces essais, le T 100 s'est bien comporté. Sa faiblesse
principale résidait dans la différence de réaction de cabrage, à la
descente et à la montée, sur un terrain en pente. Il fallait
modifier les réglages de profondeur en conséquence.
Ces essais, qui eurent lieu au mois de mai 1952, furent vécus comme
passionnants par les techniciens de Simar.
Selon monsieur Jean-René Dufour, à qui nous devons les informations figurant dans le texte ci-dessus, la fabrication du tracteur Simar T 100 s'est arrêtée à cause des séries trop petites qui augmentaient le prix de revient, de l'avantage du système hydraulique de relevage Ferguson (brevets tombés dans le domaine public) sur le système balance, et aussi de la mort prématurée de monsieur René Mozer, en 1954.