Cette page était, au départ, une traduction de la page : http://www.bungartz.nl/hist-simar.html
Nous remercions l'auteur pour son autorisation d'utilisation de
celle-ci.
Des précisions ont été apportées par la consultation des registres
de la chambre de commerce de Genève, difficiles à déchiffrer et aussi,
par l'utilisation d'autres sources aussi bien orales qu'écrites.
SIMAR est l'acronyme de Société Industrielle de Machines Agricoles Rotatives.
Durant le première guerre mondiale, le 6 octobre
1915, M. Lucien Pictet, directeur de la société Piccard
& Pictet, fabricant
des automobiles
Pic-Pic,
fonda l'usine d'armement "La Précision" (inscription au registre du
commerce le 20 octobre 1915), située à Genève, en Suisse, dans le but
de fabriquer des fusils de guerre. Cette fabrication n'a jamais eu
lieu.
Aux alentours de 1917-1918, les locaux de cette usine étaient donc
vacants et furent proposés, par M. Léon Dufour, directeur technique de
Pic-Pic, à deux ingénieurs de Genève, M. Robert Faesch et M. Jules De
Saugy (ce qui explique que M. Léon Dufour ait été président du conseil
d'administration de la société depuis le 13 mars 1917). En effet, ces
derniers étaient titulaires des brevets
de M. Konrad von
Meyenburg
sur le labour rotatif et cherchaient des locaux pour construire
quelques gros prototypes trois roues avec fraise.
Le tracteur (vue
1 et vue
2)
était entraîné par un moteur français
Rochet-Schneider, de
4 cylindres et de 25 ch.
Ce tracteur avait 3 vitesses avant et une
vitesse arrière, la fraise mesurait 200 cm de large.
Pour le moteur, d'autres sources parlent de Mégevet.
En dépit du rapport positif d'un jury professionnel dans un test
de labour,
la production en série ne fut pas possible (test, vue
arrière).
Prototype à trois roues
Fut fabriqué, également, un modèle de motoculteur,
pour lequel une sous licence de A. Grunder & Co avait été obtenue.
Il était motorisé par un moteur Motosacoche (plus tard MAG) 2
cylindres
en V, refroidi par eau, de 5 ch de puissance (12 ch selon d'autres
sources). Plusieurs de ces motoculteurs existeraient encore en
Angleterre et Norvège.
Alors que la production en série pouvait être lancée, ces lourdes,
encombrantes et onéreuses (5000 CHF or) machines ont presque ruiné la
compagnie "La Précision". En outre, les deux ingénieurs en chef Faesch
et De Saugy sont morts, peu de temps l'un après l'autre, aux environs
de 1920 (ou 1922).
Ancien directeur technique de la compagnie d'automobiles Piccard &
Pictet, M. Léon Dufour
(1879-1972), était président de La Précision depuis le 13 mars 1917.
Le nom de cette société qui rappelait la production d'armement, fut
considéré comme inapproprié pour la production de machines agricoles.
De ce fait, Léon Dufour déposa un nouveau nom, Société
Industrielle de Machines
Agricoles Rotatives SA, en abrégé SIMAR SA, le 3 septembre 1919,
selon certains documents, bien que des actions
soient datées du 30
juillet 1919, et modifia, ainsi la raison sociale de la société.
La nouvelle société cessa le développement des tracteurs lourds et
chers, et se tourna vers des machines meilleur marché et plus
maniables. On commença par étudier les besoins des futurs acheteurs
avant toute production. Pendant l'été 1922 la production déménagea Chemin
de Lancy,
toujours à Genève.
Prototype motoculteur 1918
Simar ne ménagea ni peine, ni dépenses pour
développer un petit motoculteur (système Gründer) qui attirerait un
grand nombre de clients. Le but pouvait être atteint en construisant
de
petits moteurs 2 temps (dérivés des moteurs Violet), refroidis par une
turbine sur le volant moteur.
Finalement les efforts consentis conduisirent au résultat recherché.
De
1927 à 1931 plus de 2500 motoculteurs SIMAR M 10, M 3, M 4, A 4, A 5,
C
1, C 2 et dérivés furent livrés, et même près de 3000 de 1931 à 1933.
La compagnie allemande Siemens-Schuckert obtint une licence de
fabrication et fit une grosse commande de motoculteurs SIMAR finis.
Ces derniers furent vendus en Allemagne sous la marque Siemens, alors
que Siemens fit, elle-même, de plus gros modèles.
Comme Siemens vendit plus tard son département motoculteur à la marque
Bungartz de Munich, SIMAR cessa ses exportations vers l'Allemagne au
milieu des années trente. Bungartz fabriqua ses propres motoculteurs,
le Bungartz L 3 étant censé remplacer le SIMAR.
Prototype motoculteur M3