Cette page était, au départ, une traduction de la page : http://www.bungartz.nl/hist-simar.html
Nous remercions l'auteur pour son autorisation d'utilisation de
celle-ci.
Des précisions ont été apportées par la consultation des registres
de la chambre de commerce de Genève, difficiles à déchiffrer et aussi,
par l'utilisation d'autres sources aussi bien orales qu'écrites.
SIMAR est l'acronyme de Société Industrielle de Machines Agricoles Rotatives.
Un motoculteur identique au M 10 était vendu en Allemagne par Siemens,
leur S8 ou Plantagenfräse. On ne sait pas si les deux compagnies
fabriquèrent leurs propres motoculteurs. Le Siemens Plantagenfräse S8
(Plantage = plantation) avait un moteur 2 temps de 8 ch refroidi par
eau, et fut fabriqué de 1925 à 1927 (Largeur de travail 90 cm, 20
ressorts crochets de 470 mm de diamètre, tournant à 200 tours par
minute. Deux vitesses avant, 1,08 et 2,16 km/h. Le tracteur pesait 360
kg).
Existeraient au moins deux spécimens, un en Belgique (Flandre) et un
en
Allemagne. Comme ils étaient identiques au SIMAR
M 10, nous ne savons pas si Siemens les fabriquait sous licence, ou se
contentait de les importer de Suisse.
Le SIMAR M 10,
jadis exposé au Museum Historische Landbouwtechniek à Wageningen, en
Hollande, appartient désormais à Etienne et Diego Verschuere. Il avait
été restauré par l'importateur hollandais Brinkmann & Niemeijer
(de
Zutphen) avant donation au musée.
Simar M 10
Rentré en Suisse en 1925, le très actif représentant de
Piccard et Pictet en Angleterre, M. René
Mozer, prit une
participation majoritaire, en 1932, dans la compagnie SIMAR SA, dont
il
était président (du conseil d'administration) depuis le 13 août 1925.
Tous les brevets restaient la propriété de M. Léon
Dufour.
A partir de 1927, M. René Mozer commença à mettre sur pied un réseau de concessionnaires de motoculteurs SIMAR en Angleterre, Italie, Australie, Afrique du Sud et aux USA. Ses stratégies de commercialisation efficaces ranimèrent les ventes faiblissantes aux USA, et, sous la marque Rototiller, un impressionant réseau de distributeurs fut formé. On rapporte, qu'aux alentours de 1930, 28 motoculteurs SIMAR de 8 ch étaient utilisés dans les parcs et jardins de New York. Mr René Mozer avait créé l'entreprise SIMAREX dont le rôle était entre autres de commercialiser sous franchise (en prenant une commission) les SIMAR au Royaume Uni, en Australie, aux USA, en Italie et en Afrique du Sud, Simar vendant directement en France, Suisse, Scandinavie, Hollande et Belgique. Il avait déjà commencé sous la marque ROTOTILLER en Italie dès 1921.
Les motoculteurs SIMAR furent aussi produits sous
licence en Angleterre (par Geo. Monro Ltd.) et même en Italie (par Dr
Pappa S., près de Rome à Pomezia) après la deuxième guerre mondiale.
Ils furent importés aux USA à partir de 1932 par C.W.
Kelsey's
Rototiller Company, avant la seconde guerre mondiale et, après,
par
E.C. Geiger CO de North Wales (Pennsylvania), comme précisé sur le
site
disparu
de Donald A. Jones.
Malgré le succès des motoculteurs, les deux
ingénieurs Dufour et Mozer étaient toujours très désireux
d'expérimenter la construction d'un tracteur. A partir de 1936, ils
firent diverses constructions afin de convertir un motoculteur en
tracteur. L'ensemble de la partie moteur, boîte de vitesse, accessoire
de labour avait la possibilité de pivoter autour de l'essieu arrière
afin de relever ou d'abaisser l'accessoire de labour.
Après un grand nombre de prototypes différents, 160 tracteurs Simar
de type T 100 (T
100 A et T 100 B) furent fabriqués jusqu'en 1955.
Le livre, en allemand, Schweizer Traktorenbau, raconte l'histoire
complète du tracteur SIMAR, avec beaucoup de photographies des divers
prototypes.
Simar T 100 A
Entre sa fondation et 1945, Simar faillit disparaître
en 1929-30, lors de la grande crise économique et, bien sûr durant la
seconde guerre mondiale. Pour survivre durant cette dernière, l'usine
fit divers travaux mécaniques en sous-traitance et construisit
même des éléments de pompes hydrauliques pour la sécurité civile, tout
en vendant ses motoculteurs sur le marché suisse.
Dans l'immédiat après-guerre, dès 1949 et pendant deux ans M. Jean-René
Dufour
s'emploiera activement à ranimer le marché américain, par la
recherche,
sur place, d'anciens et de nouveaux agents.
M. Jean-René
Dufour (1923-2013) était, comme son père, ingénieur en mécanique
de
l'école polytechnique fédérale de Zurich.
Il sera le créateur de pratiquement toutes les machines à partir du
type 40, inclus.
Après la mort de M. René Mozer (en 1954), il se rendra propriétaire de
la Simar par l'acquisition de la majorité du capital (en 1955). Simar
était une petite usine (80 à 160 employés) qui eut beaucoup de
difficultés à survivre en face des constructeurs
italiens
de machines agricoles, par exemple. Certains, comme Pasquali, ont même
proposé une association à Simar, intéressés, bien sûr par le capital
technique de la firme genevoise. Cette alliance ne s'est pas réalisée,
pour diverses raisons, bien compréhensibles.
Après avoir été l'âme technique de Simar pendant de nombreuses années,
M. Jean-René Dufour vendra la firme en la fusionnant à la société de
mécanique Mégevet en 1974 (Mégevet
Simar
SA).
Il deviendra ingénieur chez Motosacoche. La fabrication des
motoculteurs SIMAR cessera en 1978. La firme aura donc construit en 60
ans un peu plus de 50 000 machines, dont certaines auront connu de
gros
chiffres de vente (types 56 et 40) et laissé d'excellents souvenirs
chez leurs utilisateurs. Les SIMAR sont entrés dans l'histoire et ont
retrouvé une seconde jeunesse chez les collectionneurs de par le
monde.
Mégevet-Simar SA a continué son activité comme usine métallurgique
spécialisée en finition de surface, du prototype jusqu'à la production
en série, mécanique générale, tôlerie, soudure, peinture, conception
mécanique, travaux de presse et taille d'engrenages, sous la raison
sociale ATEM Ateliers Mégevet SA et sera dissoute par suite de
faillite
en 1996 (3 mai), d'après ce que nous avons compris de la lecture de
certains documents.